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Open Finance : 4 questions à Alice Georget, associée du cabinet Julhiet Sterwen

L’Open Finance marque une nouvelle étape dans l’évolution du secteur financier européen. Alors que les trilogues autour de FiDA sont en cours au Parlement Européen, les acteurs s’interrogent sur les impacts concrets liés à l’ouverture des données financières.

C’est dans ce contexte qu’Alice Georget, associée, co-animatrice de l’expertise secteur bancaire du cabinet Julhiet Sterwen a partagé sa vision lors du BankTech Day 2025. Lors de la table ronde « L’Open Finance & l’Open Admin : émergence de nouveaux parcours digitaux », elle s’est exprimée aux côtés d’Ophélie Robin (Directrice Digital, Innovation & RSE chez Sofinco), Jean-Gaston de Lassus (Directeur Général de MiTrust), Alex Blay (Head of Srategic Partnerships chez Mifundo).

 

 

FIDA propose un cadre pour l’ouverture des données financières, dans la continuité de l’Open Banking, avec pour enjeu de favoriser l’innovation en Europe. Beaucoup d’acteurs s’interrogent sur les cas d’usage qui vont en découler. Alice, peux-tu nous en dire plus sur ce qui existe déjà aujourd’hui en matière d’exploitation des données financière en dehors de FIDA ?

Alice Georget : De nombreux secteurs financiers utilisent déjà les données financières pour améliorer leurs services. En gestion de patrimoine, par exemple, des acteurs comme Finary, Bridge ou Powens agrègent l’ensemble des avoirs d’un client — flux, investissement, épargne— afin de proposer des recommandations d’investissement plus pertinentes.
On observe également l’usage de ces données en IARD, avec l’agrégation des informations générales et particulières des contrats détenus dans les parcours de souscription, comme le fait Direct Assurance.

 

 Si on observe déjà de nombreux cas d’usage autour de l’Open Finance, alors qu’est-ce que FIDA va changer ? Comment ce cadre change-t-il la donne pour les acteurs de la finance ?

Alice Georget : C’est vrai,  beaucoup de cas d’usage existent déjà, mais FIDA va apporter un changement de fond en posant un cadre clair, sécurisé et standardisé pour le partage des données financières. Concrètement, cela va renforcer la confiance de l’ensemble de l’écosystème, des institutions aux utilisateurs finaux, en garantissant que les données sont partagées de façon sécurisée, avec des règles précises sur le rôle des data users.

L’un des apports majeurs de FIDA, c’est la normalisation des données. Aujourd’hui, chaque acteur utilise ses propres formats, ce qui génère des erreurs, des incohérences, voire des blocages dans les échanges de données. Demain, grâce à un standard commun, les flux seront plus fiables, plus fluides, et les cas d’usage pourront s’industrialiser à grande échelle

Autre impact très concret : la prise de décision en temps réel, que ce soit dans l’assurance, le crédit ou même l’investissement. Avec un accès direct, normé et sécurisé aux données via API, on pourra par exemple accorder un crédit complexe (immo, investissement pro…) instantanément, affiner une allocation d’actifs en fonction de données patrimoniales à jour, ou encore adapter une offre d’assurance à la situation précise d’un client, sans ressaisie ni latence.

FIDA, c’est donc bien plus qu’un cadre réglementaire. C’est un accélérateur d’innovation, qui structure les fondations pour une Open Finance plus robuste, plus performante, et centrée sur l’utilisateur.

 

Du côté des data holder, la place souligne le poids que représente l’ouverture des données : investissements techniques, contraintes réglementaires … et plaide pour une simplification. Quel est votre avis sur le sujet ?

Alice Georget : Pour les data holder, l’ouverture des données implique des dépenses d’un montant non négligeable  d’infrastructures, et de mise en  conformité. Un système de compensation financière est prévu, mais il est très contraint, couvrant à peine les coûts dans le texte actuel. : Pour que le partage des données soit rentable, il faudrait que les data holder deviennent également data user, en tirant profit des données des autres pour développer des services à valeur ajoutée.

 

Quelles limites à l’Open Finance dans un contexte de tensions géopolitiques et de domination des Big Tech ? La place évoque de plus en plus la question de la souveraineté européenne face à l’arrivée massive des Big Tech. Qu’en pensez-vous ?

Alice Georget : Le paradoxe est réel. D’un côté, on veut élargir le partage des données. De l’autre, on doit renforcer leur protection. Et aujourd’hui, les grands investisseurs dans l’Open Banking sont principalement anglo-saxons : ils représentent en 2024 XX% des 2,5 milliards de dollars investis dans des fintechs de l’open banking. . Récemment, le fonds américain PSG Equity a pris des participations à hauteur de 35M de dollars dans le capital de Powens, de même pour Tink, une fintech suédoise rachetée par VISA pour 1,8 milliards d’euros, … Cela pose clairement la question de la souveraineté européenne sur la donnée financière. Le trilogue de juin sur FIDA met ce sujet au cœur du débat. Il est possible que les gate keepers soient tout simplement écartés.

 

Le mot de la fin ?

Alice Georget : FIDA sera peut-être un accélérateur, mais il ne faut pas attendre son entrée en vigueur pour agir. Les acteurs du secteur ont tout intérêt à commencer dès maintenant à ouvrir leurs données et à imaginer et tester de nouveaux cas d’usage. L’avenir appartient à ceux qui sauront transformer les contraintes réglementaires en opportunités de création de valeur, et se positionner de façon pertinente dans les futurs schémas de partage de données.

Chez Julhiet Sterwen, nous accompagnons au quotidien les acteurs du secteur financier dans la compréhension stratégique et opérationnelle des enjeux liés à l’Open Finance. Nous aidons nos clients à identifier des cas d’usage, à transformer leur modèle et tirer parti des opportunités offertes par l’ouverture des données.

 

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