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Assurance cheval

Assurance cheval, une nécessité aujourd’hui ?

Article écrit par Marion Blanié et Pierre Leret.

 

Ces dernières semaines, la multiplication des mutilations d’équidés fait la une des journaux, rendant l’actualité du monde équestre particulièrement anxiogène. Ces actes sont venus renforcer les propriétaires dans leur questionnement sur le bien-être de leurs chevaux, déjà exacerbé par la crise sanitaire, et qui s’inscrit dans une mutation plus profonde. En effet si, historiquement, le cheval « plus noble conquête de l’homme » a permis de développer l’agriculture, et d’étendre les territoires, sa place s’est totalement transformée avec l’industrialisation. D’outil, il est devenu compagnon sportif et d’agrément. Depuis une trentaine d’années, les propriétaires considèrent de plus en plus leurs chevaux comme des êtres sensibles, et souhaitent s’assurer de leur confort.

Le contrat d’assurance cheval est-il un levier pour le garantir ?

 

Particuliers : que dit la loi ?

Chaque propriétaire doit assurer son équidé en responsabilité civile. Si les animaux de compagnie, type chien ou chat, le sont automatiquement, il convient ici de prévoir une extension à l’assurance habitation classique. La licence fédérale et les contrats d’assurances « Formule complète » proposent également une garantie ad hoc. Cette assurance couvre les dommages à autrui ou matériels que peut causer un équidé.

 

Assurance cheval : quelles extensions possibles, et pourquoi ?

En réalité, l’achat d’un cheval ne représente qu’une infime partie des dépenses réelles d’un propriétaire. Ce dernier doit prévoir un budget pour la pension, : pré, écurie de loisirs ou de concours ; l’alimentation et les soins courants dont la ferrure ; sans compter, pour les compétiteurs, les entrainements et les transports. A toutes ces dépenses s’ajoutent les frais vétérinaires courants, équivalents à ceux d’un chien (vaccins, vermifuges). Et l’addition atteint vite plusieurs milliers d’euros pour des frais chirurgicaux. L’ensemble peut peser lourd, et c’est là que l’assurance peut jouer un rôle, en soulageant des coûts vétérinaires supplémentaires et non prévus.

Nous assistons d’ailleurs à un élargissement de l’offre lié à l’évolution de la pratique équestre et de la considération animale. Et de nombreux acteurs du secteur de l’assurance proposent des offres spécifiques dédiées. Le propriétaire dispose aujourd’hui d’un vaste choix, parmi des acteurs spécialisés ou des généralistes, comme : Caval assur, Cheval assur, Equitanet, GENERALI -equi générali ou encore MMA -contrat Balzane.

Une simple déclaration en ligne, de l’âge, de sa valeur et de son utilisation suffit. Mortalité, vol, catastrophes naturelles, défense pénale, frais vétérinaires… Les possibilités sont multiples, et la prime oscille entre 20 et 50 euros/mois suivant les formules.

 

Professionnels : quelles possibilités ?

Pour les professionnels, la responsabilité civile est obligatoire pour exercer. Cette garantie est adaptée à toutes les activités et à des cavaleries importantes, jusqu’à une centaine d’équidés.

Toutefois, assurer chaque cheval en frais de santé revient à multiplier la prime unitaire pour la cavalerie car il n’existe pas de contrat forfaitaire. Le coût est alors trop important pour les professionnels. Ils sont peu à franchir le pas, faisant peser sur leur trésorerie les frais, ce qui peut également les contraindre à ne pas les engager. Actuellement, la crise sanitaire et économique qui en découle, affecte très fortement le secteur. En effet, l’arrêt d’une grande partie des activités pendant les mois du confinement tout en assurant les soins aux chevaux a parfois eu des conséquences graves et la question de la garantie « perte d’exploitation » reste prégnante.

L’assurance cheval se développe mais reste à renforcer : on estime que seuls 20 à 30 % des équidés sont couverts par leur propriétaire sur la partie frais de santé. Et, au-delà, c’est toute une offre adaptée aux professionnels de la filière qui reste à construire.