Assurance : le métavers, un nouveau terrain de jeu en pleine exploration
Article écrit par Marion Blanié, Olivier Müller, Ruby Delsaer et Agathe Kuhn.
Si l’on en croit la une de la plupart des journaux, le métavers s’imposerait doucement mais sûrement comme la prochaine itération majeure du web. Or, avec 62% des Français réticents, sa vitesse d’appropriation est encore difficile à prédire. Une industrie, spontanément peu attendue sur ce domaine, s’y est intéressée particulièrement : l’assurance. En effet, les acteurs de l’assurance explorent ces derniers mois avec le métavers un outil marketing au formidable potentiel, en particulier pour la relation client. Pour quelles raisons les assureurs et des mutualistes se projettent-ils dans cet univers virtuel ?
Le métavers, de quoi s’agit-il ?
Seriez-vous passé à côté ? Le métavers est un univers virtuel auquel les internautes peuvent se connecter, sous forme d’avatar. Ils peuvent ainsi interagir socialement, et créer, voire vendre, des espaces et actifs virtuels. Pour les entreprises, l’innovation est sans limite. C’est dans les secteurs du luxe ou de la culture, comme l’art, le gaming, ou la musique, « expérientiels » par nature, que la diffusion est la plus rapide. La worktech est également particulièrement avant-gardiste. L’immersivité du métavers lui offre un champ d’innovation important, à travers des espaces collaboratifs ou une revisite du digital workplace.
Le métavers, pourquoi faire ?
Le métavers représente avant tout un moyen de développer une image de marque à la pointe du digital. Il permet en effet de proposer de nouvelles expériences aux clients. Ce canal de consommation innovant donne l’opportunité d’enfin se rapprocher des attentes des jeunes générations.
Le métavers donne également une nouvelle dimension à la relation client, mise à rude épreuve ces dernières années. On constate en effet une forte baisse des déplacements des clients en agence. Un agent général AXA a relevé un véritable pari. Il a utilisé cet outil ludique peu attendu de la part monde assurantiel, pour ouvrir une agence virtuelle. Il a ainsi réalisé plus de 150 rendez-vous clients dans le métavers, augmentant la dimension relationnelle avec ses clients.
L’univers offert par le métavers constitue un levier puissant, qui donne une nouvelle dimension à la relation client assureur.
Et demain ?
Plusieurs pistes de réflexion s’offrent.
Une voie serait de couvrir les risques de vol de données personnelles ou de contenus propriétaires utilisés dans le métavers. Il serait alors possible de proposer une plateforme de marché du risque où tout un chacun pourrait investir. Cela ouvrirait la porte à une première forme d’assurance décentralisée.
Une deuxième voie serait liée à l’évolution du métavers. Celui-ci pourrait prendre une ampleur dans nos vies sociale, professionnelle et personnelle. Si tel est le cas, les possibilités d’interactions en ligne seraient illimitées, avec une flexibilité inouïe. Cependant, de nombreuses problématiques liées à la vie privée et à la sécurité doivent être résolues avant le passage à l’échelle. A cela s’ajoute également la contrainte écologique. Le métavers nécessite une consommation en énergie, problématique un contexte d’urgence climatique.
L’effet « wahou » peut fonctionner pour une grande majorité de clients. Il s’agit de le conserver, en y intégrant pleinement ces nouveaux enjeux.