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Baromètre RH 2022 – Evaluation des soft skills | Pourquoi les recruteurs doivent-ils passer à la vitesse supérieure ?

Où en sont réellement les professionnels des RH par rapport aux soft skills ? Quels sont les moyens mis en place pour l’évaluation de ces fameuses soft skills ? Quelles sont les difficultés des recruteurs à ce sujet, leurs attentes et les solutions envisagées ?

Parlons RH et WeSuggest, plateforme 100% web d’évaluation des soft skills en recrutement, se sont associés pour réaliser un baromètre dédié à ce sujet, et dont la première édition est intitulée « Evaluation des soft skills : pourquoi les recruteurs doivent-ils passer à la vitesse supérieure ». Découvrez ici les résultats de cette étude inédite sur l’évaluation des soft skills par les recruteurs, assortis d’un décryptage et de pistes concrètes pour mieux évaluer les soft skills et les intégrer dans le process de recrutement.

 

Une certaine (mé)connaissance

78% des répondants, soit plus de deux professionnels du recrutement sur trois, ont le sentiment de bien connaitre les soft skills. Cette statistique monte même à 96% chez les chargés de recrutement.

Toutefois, si les soft skills font partie inhérente de leur métier et de leur quotidien désormais, les représentations varient en fonction des expériences et de l’interprétation de chacun.

Ainsi, les professionnels du recrutement pensent bien connaître les soft skills, mais ne les appréhendent pas avec précision. Ils les rattachent en effet bien souvent à la notion de savoir-être, en opposition aux hard skills, sans véritablement en définir les contours. A contrario, les compétences cognitives et conceptuelles sont des exemples de parentes pauvres de la perception des soft skills, alors qu’elles en relèvent pleinement.

 

Démocratisation et pertinence

L’évaluation des soft skills dans les processus de recrutement était autrefois réservée au top management ou à certains métiers impliquant des dimensions spécifiques, comme la vente et le management par exemple. On constate désormais une démocratisation large. Aujourd’hui, 64% des recruteurs déclarent utiliser des tests psychométriques pour évaluer systématiquement les soft skills. Ces enjeux ne sont en effet plus ceux d’un petit nombre, mais bien de toute l’organisation. Les soft skills les plus populaires aux yeux des recruteurs sont l’esprit d’équipe (69%), l’adaptabilité (67%) et la capacité de communication (60%). A l’inverse, l’autonomie (31%), la capacité d’apprentissage (26%) et la créativité (20%) arrivent loin derrière, alors qu’elles sont cruciales pour les collaborateurs et souvent promues par les entreprises dans leur discours de marque employeur.

 

Des bénéfices perçus inégaux

C’est avant tout l’identification du potentiel (65%), la meilleure intégration à l’équipe et à l’entreprise (58%) et la sécurisation des recrutements (51%) qui incitent les recruteurs à s’intéresser davantage aux soft skills. Les bénéfices d’amélioration de la marque employeur (10%) et d’harmonisation des pratiques (7%) arrivent, en revanche, en bas de tableau. Enfin, les objectifs d’inclusion et de diversité semblent être servis par d’autres pratiques du recrutement que par l’évaluation des soft skills.

 

Fonctions opérationnelles VS top management : une perception hétéroclite des soft skills

Les résultats du baromètre démontrent que l’importance des soft skills n’est pas la même suivant la position dans l’entreprise.

Ainsi, les dirigeants, qui privilégient une vision sur le long-terme, ont bien conscience de la nécessité d’intégrer l’évaluation des soft skills dans le process de recrutement pour s’assurer que le candidat recruté répondra aux enjeux actuels et futurs de l’organisation. A contrario, les fonctions plus opérationnelles telles que les « Chargés de recrutement » sont en quête d’une ressource pouvant répondre aux besoins immédiats de l’entreprise.

C’est dans ces termes-là que se pose l’opposition entre hard skills et soft skills où les premiers et seconds ne soutiennent pas les mêmes types de performance.

 

Une volonté marquée de renforcer l’évaluation des soft skills en 2022

40% des répondants estiment que plus de la moitié des erreurs de recrutement sont causées par une mauvaise évaluation des soft skills et cela peut coûter cher à l’entreprise puisqu’un recrutement raté oscille entre 30 000€ et 150 000€ (étude ManPower, HR Voice et Opensourcing). Les professionnels ont donc l’envie de renforcer l’évaluation des soft skills en 2022 (58%) ; pour y parvenir, il faudra donc :

  • Se professionnaliser et s’équipant pour évaluer correctement les soft skills des candidats, sans être impacté par ces biais.
  • Déterminer les compétences clés à évaluer : aujourd’hui, 1 recrutement sur 3 échoue à cause d’une mauvaise définition des compétences requises sur le poste recherché.
  • S’appuyer sur des solutions d’évaluation valides scientifiquement et utiliser des outils tels que des guides d’entretien pour évaluer de manière objective les candidats, sur la base d’un référentiel commun.

 

L’intuition : le mode d’évaluation des soft skills le plus répandu

Le baromètre montre très clairement que l’intuition reste le premier mode d’évaluation des soft skills et que celle-ci ne fait rarement l’objet d’une démarche processée. En effet, seuls 31% des répondants s’appuient sur un guide d’entretien lors des recrutements, et 27% s’appuient sur des tests psychométriques. Selon Mélany Payoux, PhD, Manager de l’innovation chez PerformanSe, Manuelle Bermann, responsable du Pôle Content Marketing de Parlons RH et Dominique Duquesnoy, CEO de WeSuggest, les risques d’une telle attitude sont nombreux :

  • Les recruteurs risquent d’être influencés par la première impression qu’ils ont des candidats rencontrés ; en effet, c’est elle qui laisser le plus de traces et façonner l’idée que l’on a de l’individu,
  • Ils risquent de recruter des candidats qui ne conviendront finalement pas au poste, ou de passer à côté des bons candidats,
  • En adoptant cette logique, loin d’être une approche rationnelle, le recruteur s’expose aux stéréotypes, aux biais, aux préjugés et par conséquent à la discrimination.

 

Des résultats qui évoluent selon la taille et l’outillage des entreprises…

Etonnement, les PME invoquent moins souvent le manque d’outil, alors que pour les grandes entreprises il s’agit du premier frein pour évaluer correctement les soft skills. Les TPE eux déplorent, elles, le manque de compétences et d’expertises internes. Aussi, les entreprises qui ont recours à des tests psychométriques sont moins nombreuses à déplorer le manque d’outils, à 60%, contre 67% pour les autres. De leur côté, celles qui utilisent des guides d’entretien sont plus nombreuses à ressentir un manque d’outils, à 71%, contre 62% pour les autres. Cela s’entend notamment par le fait que les solutions digitales se  sont généralisées ces dernières années, sans base scientifique, sans contours déontologiques, ce qui a dégradé le niveau de confiance en les outils et a fini par éloigner les professionnels des bonnes pratiques.

 

 

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