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Etude | Achat de l’énergie : Au bout d’un an de crise, quelles traces​ chez les entreprises ?

Julhiet Sterwen dévoile les résultats de son étude sur l’achat d’énergie dans les Grandes Entreprises (500 à 999 salariés ou plus de 1000 salariés), menée avec l’IFOP en avril 2023.

L’année 2022 a été marquée par une crise de l’offre d’électricité et de gaz aux impacts vertigineux sur les prix de marché de gros. Les prix de l’énergie ont atteint des sommets historiques. Selon l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), les prix de l’électricité et du gaz ont augmenté respectivement de 41% et 23% ces dix dernières années. Après une année de crise, Julhiet Sterwen a voulu comprendre quelles traces cette dernière avait laissées dans la façon dont les entreprises traitent l’électricité et le gaz dans leurs organisations.

  • Quelles ont été les évolutions dans l’achat d’énergie ?
  • Quels sont les impacts organisationnels ?
  • Y’a-t-il eu des changements dans leurs rapports aux fournisseur(s) ?

 

Voici les 5 grandes tendances observées :

 Retrouvez l’étude complète à la fin de cet article.

 

  • 7 entreprises sur 10 témoignent d’une rentabilité notablement impactée par cette crise.

Ce chiffre dissimule un des rares cas de cette étude présentant un décalage entre les deux segments considérés. Les entreprises de plus de 1000 salariés constatent en effet moins cet impact sur leur rentabilité que les entreprises comptant entre 500 et 1000 salariés. Ceci est sans doute lié au fait qu’elles ont une vision mieux consolidée de leur rentabilité et qu’elles disposent de leviers d’action différents.

 

  • 7 entreprises sur 10 disent que leurs priorités en matière d’achat d’énergie ont changé.

Les entreprises affirment que la crise a fait évoluer leurs priorités d’achat. Pourtant, interrogées sur ce qui a évolué, elles ne formulent pas de réponses claires et précises. Le décalage est frappant. En dépit d’une affirmation massive, la crise n’a pas renversé la table sur les priorités achats.

« Il est clair que les entreprises sont encore faiblement armées, notamment en compétences spécialisées, pour formuler leurs nouvelles orientations. » précise Quentin Derumaux, partner en charge du secteur Energie.

 

  • 9 entreprises sur 10 veulent faire évoluer leur organisation interne pour l’achat d’énergie.

Qui se charge de l’achat d’énergie ? Voilà une question qui trouve des réponses très disparates d’une entreprise à l’autre. Aucune structuration spécifique ne se distingue. Cela peut être un salarié issu d’une cellule spécialisée énergie, du département achat, du service dédié au RSE. On n’observe pas de règle sur les deux segments. De façon presque unanime, les entreprises envisagent d’adapter leur organisation suite à la crise des prix. Elles témoignent ainsi ainsisslargement de l’inefficacité des choix faits jusqu’ici. Les entreprises ont presque toutes eu la sensation que quelque chose a manqué dans leur contrôle de la situation et elles veulent se transformer.

 

  • 6 entreprises sur 10 ressentent le besoin de se doter de compétences spécialisées pour acheter l’énergie.

La crise a ici agi comme un révélateur du manque de compétences spécialisées dans le domaine de l’énergie, et, plus encore, du fait que celles-ci étaient indispensables à une gestion efficace. Cet appel peut se faire de différentes manières : soit en interne, via la formation ou le recrutement ; soit par l’externe, via un accompagnement ou un recours au courtage.

 

  • 7 entreprises sur 10 accordent plus d’importance à la notion de confiance dans le choix du fournisseur.

Cette tendance est une conséquence directe des perturbations vécues avec la crise. Pour preuve : 7 entreprises sur 10 y voient un motif suffisant de payer raisonnablement plus cher son énergie. Il est à noter que les entreprises de plus de 1000 salariés dissocient plus nettement la compétence technique, qui nourrira cette confiance et le prix.

« Pour les fournisseurs, il s’agit désormais d’incarner cette confiance, en travaillant notamment sur les preuves offertes à leurs clients. Elles sont l’opportunité de rénover le dialogue client-fournisseur pour l’amener sur de nouveaux terrains, moins focalisés sur les tarifs, et d’avantage orientés vers de nouveaux services. » analyse Quentin Derumaux.

 

*Etude menée du 12 au 18 avril, dans des organisations de 500 à 999 salariés d’une part (61 répondants) et de plus de 1000 salariés d’autre part (114 répondants). Il est notable, au fil de l’étude, que les écarts entre les deux populations sont faibles, leurs réponses restent alignées.