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Salariés et gestion de carrière : la grande indécision ?

Les carrières de demain ne seront pas celles d’hier, c’est certain : les motivations au travail changent, les contrats évoluent, les frontières se redessinent, les acteurs hésitent… Pour mieux comprendre les attentes des salariés d’aujourd’hui, et anticiper celles qui s’imposeront demain dans un monde du travail dont la géométrie varie en permanence, PerformanSe, spécialiste des soft skills et filiale du groupe Julhiet Sterwen, s’est associé à l’institut d’étude Panelabs pour interroger 1100 salariés européens, âgés de 22 à 55 ans. Focus sur les résultats dégagés par les témoignages de 279 salariés français…

 

Dans un contexte où la distance et l’indifférence à l’organisation semblent augmenter, PerformanSe a souhaité mener l’enquête sur l’idée que les salariés se font de la carrière en entreprise. Dominique Duquesnoy, directeur général de la structure, souligne que « nos clients, grandes entreprises comme ETI, ne peuvent pas se résigner à regarder passivement les vagues de démission et sont en recherche d’éclairage pour mieux accompagner la carrière de leurs collaborateurs et leur donner envie de se projeter dans l’entreprise. Les enseignements de notre enquête sont particulièrement éclairants à cet égard. On y lit, pour les salariés, de la confiance en eux, plus que dans l’organisation qui les emploie, des envies contradictoires… et beaucoup d’indécision au final. »

 

 

Carrière : une satisfaction mesurée et des projets plutôt flous

Le moral en France semble plutôt bon : 60% des répondants se disent satisfaits de l’évolution de leur carrière, contre 25% qui le sont seulement partiellement et 15% pas du tout. Mais les projets quant à la carrière restent incertains : 38% disent ne pas avoir de projet de carrière défini. Les salariés ont donc du mal à se projeter, a fortiori dans un univers plus ouvert, moins défini qu’il ne pouvait l’être antérieurement. « Hier, les entreprises et leurs collaborateurs étaient naturellement proches, sur la durée. L’entreprise était un lieu qu’on ne quittait pas, et les idées de pause dans sa carrière étaient rares et suspectes. Aujourd’hui, à l’inverse, s’arrêter pour réfléchir est devenu plus fréquent, naturel et même valorisé. C’est le signe d’une  appétence positive au changement. Mais ainsi, mécaniquement, la distance et l’indifférence à l’organisation augmentent… » précise Dominique Duquesnoy, Directeur de Général de PerformanSe.

 

Une organisation perçue comme portant peu d’intérêt aux collaborateurs

59% des répondants pensent que leur entreprise ne s’intéresse pas ou que partiellement à leurs souhaits d’évolution. Ils ont l’impression de devoir compter sur eux-mêmes plus que sur elle. Cette perception reflète bien le glissement entre le modèle ancien, où l’employabilité du salarié était portée par l’entreprise, et le modèle actuel, où elle est plutôt portée par l’individu lui-même. A gérer la mobilité interne comme le recrutement externe, l’entreprise a clairement dégradé la perception des perspectives qu’elle peut offrir à ses collaborateurs. Seulement 43% des répondants pensent que leur entreprise privilégie la mobilité interne au recrutement externe.

« Le désengagement des entreprises en matière de carrière n’est pas passé inaperçu par les salariés. » souligne Jean Pralong, titulaire de la chaire « Compétences, Employabilité & Décision RH » à l’EM Normandie Normandie, dans le livre blanc PerformanSe « Et si on réinventait la gestion des carrières ? ».

 

 

Des salariés plutôt confiants… mais pas au clair

63% des répondants se disent confiants pour leur avenir professionnel et 86% d’entre eux ont même le sentiment d’avoir les compétences nécessaires pour s’adapter aux évolutions.

Si on évoque en parallèle les critères de la fidélité à l’organisation, les répondants plébiscitent la qualité de vie au travail (78%). Mais à la question des critères du job idéal… 70% répondent d’abord « une rémunération élevée » ! Dans l’absolu, les salariés aujourd’hui aimeraient bien sûr disposer au travail d’une qualité de vie agréable, mais aussi d’une rémunération importante, sans avoir à choisir entre les deux. C’est d’autant plus naturel qu’ils se sentent compétents, et que la fidélité de l’entreprise à leur endroit ne va pas de soi, donc aussi leur envie d’engagement…

Hésitant ainsi entre confiance et méfiance, aspirations qualitatives et revendications salariales, dans un monde ouvert et incertain, les collaborateurs voient aujourd’hui leur carrière comme une question plus qu’un engagement.

« La fidélité – naturellement réciproque – est donc à réinventer, pour offrir des perspectives aux uns comme aux autres. Les entreprises auront toujours besoin de collaborateurs fidèles, ceux qui ont une expérience des métiers, des clients, une mémoire des savoir-faire, une capacité à inscrire les projets de l’entreprise dans la durée. Et les individus ont toujours un besoin profond de stabilité, d’identité, de créer du sens, que l’organisation devrait contribuer à satisfaire. » conclue Dominique Duquesnoy, Directeur Général de PerformanSe

 

 

Et ailleurs en Europe ?

PerformanSe a mené la même enquête en Espagne, en Italie et aux Pays-Bas, auprès d’échantillons comparables. Les tendances sont globalement identiques pour les 4 pays, avec quelques différences cependant :

  • En termes de confiance et de projets pour l’avenir : les Néerlandais sont encore plus confiants que les Français, alors que les Italiens le sont plutôt moins. Seuls 43% des répondants transalpins se disent ainsi confiants pour leur avenir professionnel, contre 73% aux Pays-Bas, 66% en France et en Espagne.
  • En termes de critères de choix du job idéal : ce sont les Français qui accordent le plus d’importance au salaire. Ils sont les seuls en effet à en faire le premier critère du job idéal, avec 70% des répondants. La flexibilité des horaires est en effet plutôt plébiscitée par les Espagnols (77%), les Néerlandais (68%) et les Italiens (67%), contre seulement 57% en France. A noter aussi : l’utilité et le sens de son job sont plus importants en Espagne (56%) et en France (53%) qu’en Italie (42%) et aux Pays-Bas (33%).
  • En termes de fidélisation à l’employeur : tous déclarent la qualité de vie au travail comme le critère essentiel : 78% en France, 75% en Espagne, 68% aux Pays-Bas, mais seulement 58% en Italie, dans un contexte de confiance global clairement plus dégradé…

 

Pour en savoir plus

Pour retrouver les résultats de l’enquête et son analyse complète mais aussi les réflexions d’experts de la gestion de carrière, des regards de jeunes au début de leur carrière et des témoignages de DRH, vous pouvez télécharger gratuitement le tout nouveau Livre Blanc de PerformanSe consacré à la gestion des carrières : « Et si on réinventait la gestion de carrière ? », disponible ici.

Les résultats complets des quatre études comparées (France, Espagne, Italie, Pays-Bas) sont également disponibles sur demande.