Une fusion réussie : l’alliance de l’humain et d’une exécution cadrée
Après une baisse en 2023, les fusions-acquisitions reprennent en 2025. Le marché se recentre sur les activités principales, s’adapte aux nouvelles réglementations et fait également face à une concurrence accrue des fintechs. Ces événements conjoints créent un environnement favorable aux fusions.
Dans ce contexte, il est plus que jamais nécessaire de se poser la question des conditions de réussite. Qu’est-ce qui, fondamentalement, va permettre à la fusion d’être un succès, dans toutes ses dimensions humaines et économiques ?
Clarification des enjeux de la fusion
Chaque entreprise impliquée dans la fusion est motivée par ses objectifs propres : croissance, augmentation de parts de marché, diversification ou économies d’échelle. Lorsque vient le temps de l’analyse, il s’avère que ces objectifs peuvent être complémentaires… Mais aussi contradictoires.
Clarifier les enjeux est donc décisif pour mobiliser les bonnes ressources au bon moment. Les priorités dépendent de l’agressivité du business case, des priorités de l’entreprise et aussi des ressources humaines disponibles pour décliner rapidement et efficacement les plans d’actions.
Mobilisation des équipes par capillarité
Une des difficultés des projets de fusion réside dans l’équilibre à trouver entre les exigences de confidentialité, qui diminuent graduellement, et la nécessité de transparence pour mobiliser efficacement les ressources.
La première clé de réussite ? La création des conditions de partage des enjeux prioritaires, pour embarquer progressivement les équipes. Le fonctionnement par capillarité est une méthode qui a fait ses preuves. La responsabilisation, sur des actions précises, permet d’autonomiser les managers. A leur tour, ils pourront mobiliser des personnes clés, au fil de l’évolution de la maturité de chaque sujet. Une coordination structurée, des outils de partage, une gouvernance et un suivi des plans d’action sont nécessaires pour éviter l’improvisation et la confusion.
Pérennisation des talents post-fusion
Les talents sont cruciaux pour la réussite de la fusion. Les expertises doivent être sécurisées au sein des deux entités pour maintenir le fonctionnement et protéger les savoirs faire. Les talents sont souvent aux premières loges et les projets de convergence les impactent directement en termes de positionnement et de motivation.
Il est donc essentiel d’identifier et d’embarquer rapidement les talents clés pour maintenir une dynamique positive, instaurer une culture commune et préserver les expertises. Pour cela, ils doivent pouvoir se projeter, très concrètement, et bien comprendre les modalités de leur implication dans la fusion.
L’entreprise doit également s’assurer du maintien de ses opérations : il conviendra par conséquent d’organiser des back-ups au plus tôt. Sur tout ce volet, le support des ressources humaines est fondamental. Il pourra se concrétiser par un plan d’action RH dédié.
Structuration du cadre pour la stabilité des opérations
Le cadre d’exécution opérationnelle doit servir de cadre régalien pour apporter de la souplesse opérationnelle. Il doit permettre le bon fonctionnement des opérations, l’accompagnement des équipes et la maîtrise de la communication.
L’attention peut se limiter aux opérations récurrentes de pilotage financier et de processus support. Des outils de pilotage adaptés permettent de suivre l’évolution du projet, sécuriser les engagements budgétaires et maintenir la capacité d’exécution des équipes.
Enfin, les priorités courantes de l’entreprise, comme les clôtures financières ou les déclarations réglementaires, sociales, fiscales ne doivent pas être négligées, au risque de difficultés opérationnelles.
Conclusion
La réussite d’une fusion repose sur la clarification des enjeux, la mobilisation des talents et un cadre d’exécution structuré. Une fois cette étape effectuée, la nouvelle entreprise est en en ordre de marche pour poursuivre l’intégration sur le moyen terme et se projeter sur ses défis stratégiques à long terme.
Article rédigé par Thuy-Trang Doan et David Guillet.