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L’IA en 2024, épisode 2 : une course à plusieurs vitesses

Article écrit par Simon Vérove.

 

L’IA a impressionné en 2023, mais avec une limite réelle : les gains promis ne se sont pas concrétisés, de manière massive, dans l’économie. Si quelques entreprises l’ont récemment déployée, elles demeurent avant-gardistes par rapport à la masse d’utilisateurs potentiels restés spectateurs d’une transformation annoncée. Beaucoup ont, néanmoins, lancé leur propre chantier, qui doit aboutir à leur usage effectif de cette technologie durant l’année qui s’ouvre. 

 

Dans quelle mesure l’impact de l’IA se traduira-t-il dans l’économie en 2024 ?

 

Adoption de l’IA : une recherche de compétitivité 

La « course à l’IA » ne concerne bien évidemment pas que les éditeurs de modèles et de solutions les utilisant, mais aussi leurs utilisateurs professionnels. En l’occurrence, 2023 a permis de débuter 2024 avec une conviction : l’adoption de l’IA n’est déjà plus une question. Tous les professionnels, à l’échelle individuelle ou collective, doivent s’y intéresser. Le risque serait de rester « à quai » face à la transformation majeure qui se profile. 

 

Un processus long 

Il n’est jamais inutile de rappeler la longueur du processus aboutissant à un usage de l’IA déployé en production. Il s’agit de nouvelles compétences à acquérir, de cas d’usage à définir, de solutions à tester, de résultats à mesurer. Chacune de ces étapes constitue un projet en soi. Et derrière un usage déployé à l’échelle se cachent souvent de multiples tentatives infructueuses… 

 

Déploiement  : trois wagons pour un même objectif 

La dynamique enclenchée doit permettre à une multitude d’acteurs économiques de déployer l’IA à l’échelle durant l’année à venir. Cette « course à l’usage » pourrait se jouer à trois vitesses. 

La première est liée aux acteurs qui débuteront en 2024 l’identification des cas d’usage potentiels de l’IA dans leur contexte. Ce premier « groupe » aura l’opportunité de lancer un POC8 pour les plus attractifs d’entre eux. 

Le deuxième groupe se compose de ceux qui, en 2023, ont déjà mené de tels POC. Ils tenteront, en 2024, de les mettre en production si leur pertinence est avérée. 

Le troisième, enfin, concerne les leaders de l’usage de cette technologie, possédant un premier niveau de maturité sur le sujet. Ce sont, en l’occurrence, une minorité d’entreprises ayant déjà déployé un usage de l’IA en production. Pour ces acteurs, 2024 sera l’opportunité de mesurer sur un temps long le gain réel, en productivité et/ou en temps économisé, permis par cette technologie. Ils viendront par-là combler une des principales lacunes de l’IA : le ROI, la connaissance objective du gain. 2024 sera le moment pour eux de tenter d’industrialiser l’usage et l’apprentissage des modèles d’intelligence artificielle, et par-là de déployer de nouveaux cas d’usage. 

 

L’IA : quel impact sur l’économie ? 

Si 2024 sera « l’année de l’IA », c’est bien dans la mise en œuvre concrète qui est attendue, et dans son impact sur l’économie. Cette année s’annonce décisive : cette technologie doit prouver si, au-delà de la promesse, elle devient une réalité concrète et rentable. Si ce n’est pas le cas, 2024 marquera la fin d’un mariage malheureux, entre des entreprises à la recherche de compétitivité, d’une part, et une technologie brillante mais trop onéreuse, d’autre part. Mais si l’IA porte ses fruits, il est difficile de dire jusqu’où elle nous emmènera.